Optimiser le biocontrôle

Le biocontrôle est un ensemble de méthodes de protection des végétaux basé sur l'utilisation de mécanismes naturels. 

Les solutions de biocontrôle peuvent être de 4 types :

• Macro-organismes : insectes, nématodes …
• Micro-organismes : virus, bactéries, champignons… 
• Médiateurs chimiques : confusion sexuelle, attractifs olfactifs et alimentaires
• Substances naturelles : extraits de plantes, huiles, soufre, bicarbonate, ...

La perception des utilisateurs quant à l’efficacité des produits de biocontrôle n’est pas très bonne car on a tendance à les comparer avec l'action des produits de synthèse utilisés classiquement jusqu'à présent. Cependant le biocontrôle s’intègre dans une stratégie globale qui comporte différents leviers agronomiques, chacun d'eux étant important pour une bonne réussite de la protection.

Concernant  le biocontrôle en lui-même, trois points essentiels sont recommandés pour une application la plus efficace possible. 

1. Agir au bon moment vis-à-vis du bioagresseur 

Le principe général du biocontrôle est d’intervenir tôt. 

Dans le cas des maladies, le principe est de traiter toujours en préventif. Pour cela, il faut connaître et suivre les conditions qui leur sont favorables.

Pour les ravageurs, l’idée est de traiter à l’apparition des premiers individus.  De plus, le bon moment d’intervention est aussi souvent défini par le stade biologique du ravageur ciblé : certains produits n’agissent que sur les œufs, d’autres que sur certains stades larvaires, d’autres encore que sur les adultes. Le principe de traiter à l’apparition des premiers individus exige une observation précise et fréquente. 

2. Soigner la qualité de pulvérisation

 « Cet aspect est très important car la plupart des produits de biocontrôle sont des produits de contact. La cible doit donc recevoir directement le traitement. D’autre part, comme les produits de biocontrôle ne sont pas ou peu rémanents, tout se joue lors du traitement ». 

En termes de recherche d’efficacité, la qualité d’application est encore plus essentielle pour les produits de biocontrôle que pour les produits conventionnels, .  Le produit doit atteindre tous les endroits où sont présentes les cibles . Le pulvérisateur doit être performant et la répartition des gouttelettes vérifiées (papiers hydro-sensibles ou encore instrument "Dropsight")

Le respect des conditions climatiques non contraignantes est également crucial pour que la bouillie de pulvérisation ne soit pas déviée.

3. Comprendre les spécificités du produit 

Chaque produit de biocontrôle a un mode d’action très précis.  Pour que ce mode d’action puisse se réaliser, on doit respecter un certain nombre de conditions, qui découlent directement des caractéristiques de la matière active et de sa formulation.

Au niveau des conditions micro-climatiques lors de l’application par exemple, les produits n’ont pas tous les mêmes exigences. Un produit a besoin de sécher lentement. Un autre doit sécher très vite. Un troisième, à base de champignons entomopathogènes, a besoin d’une forte humidité pendant plusieurs heures après l’application et il doit être protégé des UV... Pour trois produits distincts, on peut donc avoir trois moments d’application différents pour que leurs modes d’action particuliers puissent se réaliser.

 

4. Autres paramètres agronomiques

 Le succès du biocontrôle dépend également d'autres paramètres.

La quali​té de l’ea​u utilisée est un point de vigilance: dureté,  pH, conductivité, charge organique,... Aujourd'hui on peut "modifier" ces paramètres pour qu'ils correspondent mieux à l'optimisation du produit appliqué.

D'autres couches dans la stratégie de protection sont la rotation, les choix variétaux, la fertilisation et l’irrigation. Mal orientés ces paramètres peuvent fortement contrecarrer les effets des produits de biocontrôle.