Heureux d’utiliser l’IA (Intelligence Agricole)
Petite réflexion philosophique
Dans un monde de plus en plus dominé par l’intelligence artificielle (AI), l’agriculteur, par sa proximité avec la nature, bénéficie probablement d’un esprit critique plus affûté que la moyenne. Chaque jour, confronté à la réalité du terrain, il a appris à penser ainsi : « Tu ne peux pas contrôler la météo, mais tu peux t’y préparer. »
Aujourd’hui, on propose à chacun un ensemble de programmes sophistiqués basés sur l’AI, censés influencer de plus en plus notre manière de réfléchir. Pourtant, il est essentiel de conserver un esprit critique – une intelligence agricole – qui nous permet de ne pas être emportés dans un univers saturé d'outils de persuasion massive. En un clic, le mensonge d’un individu peut devenir la croyance de milliers d’autres. De plus, des spécialistes en sciences cognitives collaborent avec les concepteurs d’algorithmes pour créer des systèmes addictifs, exploitant les faiblesses d’audiences ciblées.
L’intelligence agricole (IA) est un atout précieux qui stimule notre capacité à penser par nous-mêmes. Comme l’a si bien écrit Luc De Brabandere :
« Prenez l’intelligence humaine et enlevez-lui la capacité de discerner le bien du mal, le sens de l’humour, le doute, l’intuition, la conscience de ses actes, l’intention, les états d’âme, le souci esthétique, la volonté, la joie de découvrir et la tristesse d’échouer, la capacité d’écouter l’autre, de lâcher prise, de surmonter les paradoxes ou de trouver des analogies inédites. Si vous retirez tout cela à l’intelligence humaine, il ne restera pas grand-chose. C’est pour ce "pas grand-chose" qu’une intelligence artificielle est utile. » *
Penser de manière critique, c’est trouver un équilibre entre deux extrêmes : le scepticisme et la crédulité. Le penseur critique navigue entre ces deux attitudes non critiques. D’un côté, il y a ceux qui reprennent des slogans, des stéréotypes et des idées reçues sans vraiment se poser de questions, préférant suivre la majorité. De l’autre, il y a ceux qui construisent des raisonnements sophistiqués, mais uniquement pour défendre leurs croyances préexistantes. Ils ne sont intéressés par l’opinion des autres que si elle conforte la leur.
L’intelligence artificielle (AI) a tendance à exacerber ces extrêmes, car elle ne prend pas en compte les subtilités des états d’âme et autres paramètres exclusivement humains. En revanche, la réalité du terrain et le bon sens paysan nourrissent notre intelligence agricole (IA), un savoir fondé sur l’expérience et le vécu, qui nous aide à penser de manière autonome.
L’intelligence artificielle doit rester un outil au service de notre intelligence humaine.
* Luc de Brabandere: Petite Philosophie des algorithmes sournois.